BENJAMIN MENDY ? MERCÉ

Au milieu du marasme phocéen, Benjamin Mendy se révèle être l’une des rares satisfactions du début de saison de l’Olympique de Marseille, au point de confirmer les espoirs qu’avait placés en lui Marcelo Bielsa. Et d’envisager le prochain Euro.

 

Mal assis à la seizième place du classement, les Marseillais sont dans l’obligation de stopper l’hémorragie ce soir à Lille (17h), face à des Dogues guère plus flamboyants et dépendants d’un Sofiane Boufal en feu, auteur de quatre des cinq buts lillois en championnat. Loin du Vélodrome, la tâche s’annonce d’autant plus compliquée pour les hommes de Michel, qui n’ont ramené qu’un point de leurs déplacements depuis le début de saison. Si le tacticien espagnol galère encore à aligner un trio de référence capable d’assister Michy devant, il a toutefois pu dégager quelques certitudes à certains postes. Parmi elles, le niveau affiché par Lass’, bien évidemment, et celle qui concerne le poste d’arrière gauche, squatté par Benjamin Mendy. À seulement 21 ans, le latéral international espoir s’est affirmé comme l’une des valeurs sûres de l’effectif olympien, dans la continuité de ses 33 titularisations de la saison passée, quand ses aînés Layvin Kurzawa et Lucas Digne ne l’ont respectivement été qu’à 25 et 14 reprises avec l’ASM et le PSG.

 

Une barre transversale rentrante et un carton rouge

 

Mendy est d’ailleurs bien parti pour enchaîner un deuxième exercice plein. Pas vraiment inquiété par la concurrence, le Marseillais n’a loupé que deux rendez-vous depuis la première journée. Des absences remarquées soldées par deux défaites, au Parc face au PSG, pour quelques cartons jaunes de trop, et lors de la réception d’Angers, suite à cette expulsion record face à Toulouse, survenue seulement 40 secondes après son entrée en jeu. Une aubaine pour ses détracteurs, qui permet d’évoquer sa science du placement limitée, en même temps que des erreurs de concentration répétitives qui le contraignent trop souvent à être averti. Pour autant, résumer Benjamin Mendy à ses fautes d’inattention serait bien trop réducteur. Car en plus d’avoir nettement progressé en terme de qualité de centres, notamment grâce au travail de répétition effectué par Marcelo Bielsa à l’entraînement, l’ancien joueur du Havre dispose d’une palette technique plus élargie qu’il pourrait le laisser croire. L’exemple du petit pont sur Fekir de l’an passé, à l’image d’un joueur de five, en est un parmi d’autres. Et puis il y a ce but face à Bastia. Une frappe pleine de réussite venue récompenser les prises de risques d’un joueur toujours chaud pour apporter le danger offensivement mais plus de fois habitué à toucher les montants qu’à trouver le chemin des filets.

 

« C’est pour Benjamin Mendy on connaît pas le banc d’touche » – Jul

 

En plus d’être à l’aise dans son couloir, Benjamin Mendy fait aussi l’unanimité en dehors du terrain, en témoigne le bain de foule reçu lors d’un entraînement avec les Bleuets à Strasbourg. Malgré avoir passé l’essentiel de sa jeunesse dans l’Essonne, le joueur fait désormais partie intégrante du paysage marseillais. Jusqu’à apparaître dans la web série « Les Déguns » et être dédicacé par Jul, dans son morceau « Ça vient de là », avec la punch : « c’est pour Benjamin Mendy on connaît pas le banc d’touche ». Avant que l’intéressé ne lui rende la pareille après sa réalisation face aux Corses en mimant son signe. Plus en confiance sous le maillot de l’OM que Kurzawa à Paris, cantonné derrière l’indéboulonnable Maxwell, Mendy, qui a récemment réaffirmé son envie de participer à l’Euro, pourrait néanmoins être desservi par cette situation face à ses concurrents Digne et Kurzawa, qui jouent la Ligue des champions. Une comparaison qui prend son sens si l’on part du principe que Trémoulinas et Evra se sont vus accorder quelques longueurs d’avance par Didier Deschamps. Une première sélection donnerait en tout cas raison à Bielsa, le premier à avoir vraiment cru en lui, qui avait déclaré en avril dernier lors d’une conférence de presse que Mendy finirait par valoir 30 millions d’euros. En attendant, l’Olympique de Marseille peut lui dire mercé.

 

 

Viktaure