ON A RENCONTRÉ LES FONDATEURS DE CERCLE ROUGE

Posés Place de la Canourgue, Boris et Laurent ont profité des derniers rayons de soleil de l’année, entre deux gorgées de Leffe, pour nous présenter Cercle Rouge, une plateforme de financement participatif dédiée à l’art, l’illustration, le design, la calligraphie & la photographie.

 

Officiellement opérationnel depuis le 21 octobre, Cercle Rouge compte en réalité déjà quelques années. Le processus de création, Boris l’a bien ancré en tête. « Je pourrais même te dire l’heure à laquelle on a mis en ligne le site ! On bosse dessus depuis l’été 2014 ». Un an et demi, c’est le temps qu’il aura fallu à lui et Laurent pour faire naître leur plateforme de crowdfunding dédiée à l’art et aux cultures urbaines. « Une fois qu’on s’est trouvé au pied du mur, on a décidé de se lancer pour de bon. Cela fait quatre ans qu’on travaille ensemble, qu’on cherche des idées, tout en gardant notre fil rouge. On a essayé et tenté pas mal de choses, ça nous a permis de survivre et surtout d’apprendre. Si tu regardes bien, chaque truc qu’on a fait nous a apporté une compétence supplémentaire. »

 

Ma 6t va cracker, militantisme et White & Spirit

 

Après plusieurs tentatives avortées, les deux trentenaires ont finalement décidé de se faire plaisir en se lançant dans l’accompagnement de projets artistiques, au sein d’un univers qu’ils affectionnent tout particulièrement. « On est issu de la culture hip hop. Moi, personnellement, je suis un passionné de musique, donc c’était peut être un prolongement naturel. Tu vois, le street art, je connais quelques artistes, j’ai aussi fait du break pendant un petit moment à un petit niveau », avouent-t-ils, influencés par Ma 6t va cracker. Cercle Rouge, comme la compilation éponyme balancée en 1998 par White & Spirit, qui succède la bande-son du film. « Et puis le Rouge, c’est la couleur du peuple. »

Ensemble, ils se sont donnés pour missions de combler le fossé qui existe entre l’artiste de galerie comme C215, exposé en ce moment à Pierresvives, et celui contraint de s’adapter à la demande du marché de l’art, régulé par des clients majoritairement issus de professions libérales, loin des graffs qui ornent les wagons de train ou observables entre deux stations de métro ou de tramway. Un No Man’s Land duquel certains graffeurs ne survivent pas, comme l’évoque Laurent quand il repense au cas du Montpelliérain Mist : « Lui, ce qu’il voulait, c’était peindre. Il a mis 15 ans avant de percer, tout le monde lui disait qu’il devait faire quelque chose. Aujourd’hui, il gagne bien sa vie. Des mecs comme lui, qui se retrouvent aujourd’hui dans la situation dans laquelle il était il y a 10-15 ans, il y en a des millions. Des gars qui insistent, qui continuent, des illustrateurs, des photographes. Si on arrive à les aider à passer ce cap-là, en leur donnant de la visibilité, on a tout gagné. »

Concrètement, Cercle Rouge fonctionne comme toute autre plateforme de financement participatif. Pour chaque projet, l’artiste fixe un objectif à atteindre en 45 jours. S’il est réalisé, les donneurs reçoivent en contrepartie un signe de reconnaissance, qui peut aller d’un nom affiché sur une fresque jusqu’à une rencontre avec l’artiste. Et dans le cas contraire, ils sont remboursés.

 

 

Leur site : http://www.cercle-rouge.com/