À la maison d’arrêt de Nîmes se côtoient des hommes et des femmes. On y trouve des prisonniers, des surveillants, des conseillers en charge de la réinsertion, et un coordinateur culturel, Lucas. La culture justement, comment prend-elle forme entre quatre murs ? Au sein de quels espaces, avec quelle intensité et quelles attentes ? Comment culture et réinsertion cohabitent-elles dans la trajectoire des personnes détenues ? C’est ce que les caméras d’Union Urbaine, par l’intermédiaire de ses deux réalisateurs Victor van den Woldenberg et Arsène Mbuma, sont allées chercher.
Pendant près de deux ans, ils ont arpenté les couloirs de la détention, observé les activités, en ont proposé certaines, mais surtout, ils ont écouté. Écouté et échangé avec les détenus et les intervenants, parfois philosophes, parfois danseurs, parfois graffeurs, parfois romanciers. Et tous ont affirmé la nécessité vitale de la culture comme échappatoire aux tragédies des trajectoires.
Dans ces couloirs où l’on entend souvent répéter : « La prison c’est dur, mais la sortie c’est sûr », le film nous invite à nous poser la question primordiale. Quelle sortie ? Achraf nous dira, dans l’une des coursives de la détention, lors du dernier jour de tournage : « Encore vous ? J’ai l’impression que vous avez fait ma peine avec moi. » Un film de près.